Maria Skłodowska – Enfance, études et formation scientifique

Maria Skłodowska – Enfance, études et formation scientifique

Maria Skłodowska naît le 7 novembre 1867 au 16 rue Freta, dans la Vieille Ville de Varsovie. La maison, aujourd’hui musée Maria Skłodowska-Curie, est le premier foyer de la famille Skłodowski.
Ses parents — Władysław et Bronisława — sont enseignants. Ils défendent la culture polonaise malgré la domination russe, très présente dans l’éducation et dans la vie publique. Leur engagement façonne l’environnement intellectuel de Maria.

En 1878, sa mère meurt. Maria a onze ans. Le choc est profond. L’événement renforce son caractère : plus de rigueur, plus d’indépendance, et un rapport très personnel au savoir. Cette évolution posera les bases de son parcours scientifique.

Varsovie : de Freta à Nowolipki

Après ses premières années rue Freta, la famille Skłodowski déménage rue Nowolipki. Le changement vient de la nomination de Władysław Skłodowski : il devient sous-inspecteur au Gymnase n°2 pour garçons, installé à cette même adresse.
La rue Nowolipki, au cœur de Muranów, est alors un quartier majoritairement juif, très vivant, riche en commerces et en échanges. Maria y découvre un environnement culturel dense, proche, accessible, et constamment en mouvement.

Cette période apporte aussi ses tensions. Władysław fait face aux pressions de l’administration russe, qui surveille strictement l’école et limite l’initiative pédagogique. Ces difficultés pèsent sur la famille et marquent Maria, qui observe très tôt la fragilité des positions officielles sous le régime tsariste.

Déménagements successifs et précarité familiale

Après un conflit avec les autorités scolaires russes, Władysław Skłodowski perd son poste d’inspecteur. Il doit accepter une fonction moins payée. La famille quitte alors la rue Nowolipki pour un logement plus modeste.
Pour soutenir les siens, Maria donne des cours particuliers. Ses revenus deviennent essentiels.

Le Flying University : apprendre et transmettre

L’université lui est interdite par les autorités russes. Elle rejoint donc le Flying University, un réseau clandestin pour femmes. Elle y suit des cours avancés, proches des standards universitaires. Elle y enseigne aussi, formant de jeunes filles dans un contexte d’oppression culturelle. Ce modèle d’étude libre structure fortement son développement intellectuel.

Années de préceptrice : soutenir Bronia à Paris

Pour financer les études de sa sœur Bronia, partie étudier la médecine à Paris, Maria accepte un poste de préceptrice chez les Żórawski, puis à Szczuki, dans la noblesse rurale. L’isolement est réel, mais elle continue à travailler seule en sciences et en mathématiques. Son objectif reste clair : réunir assez d’argent pour rejoindre Paris et accéder enfin à l’enseignement supérieur.

Arrivée à Paris : un nouvel élan scientifique

Maria arrive à Paris en 1891. Hébergée par Bronia et Kazimierz Dłuski, rue Claude-Bernard, elle francise son prénom et devient Marie. Elle s’inscrit à la Sorbonne. Les conditions de vie sont rudes. Elle étudie dans la précarité, mais avec une discipline extrême.
Elle obtient sa licence de physique en 1893, première de promotion, puis sa licence de mathématiques en 1894. Ses résultats lui donnent accès à une bourse, indispensable pour poursuivre ses recherches.

La rencontre avec Pierre Curie : une collaboration décisive

En 1894, elle rencontre Pierre Curie, déjà reconnu pour ses travaux sur la piézoélectricité et pour l’électromètre conçu avec son frère Jacques Curie. Leur collaboration, rigoureuse et continue, mène en 1898 à l’identification du polonium et du radium, deux découvertes fondamentales pour la science de la radioactivité.

Les serre-livres Pierre & Marie Curie : hommage au laboratoire

Le design montre le couple Curie dans leur laboratoire. Pierre est debout devant un électroscope, instrument clé pour mesurer les charges électriques. Marie est assise devant un électromètre, appareil de haute sensibilité développé par Pierre et Jacques Curie. Ces outils ont permis les premières mesures fiables de la radioactivité, au centre des travaux sur le polonium et le radium.

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